Dans l’antiquité, la tragédie est liée au culte du dieu Dionysos. Les tragédiens les plus connus de nos jours sont les dramaturges grecs Sophocle et Euripide. Du premier, seules sept pièces en tout sur les 123 drames composés nous sont parvenues, dont les plus célèbres sont Œdipe roi, Antigone ou Électre. Euripide continue quant à lui d’être lu à travers les tragédies Alceste, Médée, Hippolyte, Andromaque, etc. Euripide est quelque peu oublié, au profit de ceux qui l’ont beaucoup imités, les tragédiens classique français du XVIIe siècle.
Dieu Dionysos
Euripide
En effet, au XVIIe siècle, les Racine, Corneille… admirent tant ces auteurs, pour leur durabilité et l’universalité de leur analyse psychologique notamment qu’ils écrivent eux-mêmes des tragédies semblables dans une langue poétique et majestueuse, décrivant une action simple et noble, suivant rigoureusement les codes rédigés par les doctes à la suite de la querelle du Cid (cf. II : Les impératifs de la tragédie classique).
Au XVIIIe siècle, la tragédie est « passé de mode » car elle ne permet pas, sous sa forme la plus rigoureuse, la critique et la divulgation des idées des lumières. Mais Voltaire reste un grand admirateur de la tragédie classique et de Racine, à tel point qu’il considérait ses propres tragédies (Œdipe, Brutus, Zaïre, Mahomet, Mérope ) comme la seule partie importante de son œuvre.
Voltaire
La tragédie est, au XIXe siècle, contestée par les romantiques, particulièrement dans le manifeste du mouvement : la préface de Cromwell publié en 1827 où Hugo ridiculise les règles classiques, en prenant comme exemple Cinna de Corneille. La tragédie est donc totalement oubliée tout au long du siècle, et à l’aube du XXe siècle, elle a totalement disparue.
Sous l’impulsion de Cocteau, avec Orphée (1927), la France de l’entre-deux-guerres redécouvre les mythes antiques et pour vingt ans les légendes grecques ou latines sont réactualisées et réorientés vers les interrogations philosophiques modernes, la guerre notamment comme dans La guerre de Troie n’aura pas lieu (Giraudoux). Les grandes tragédies de cette période sont : Antigone de Anouilh, Electre, Amphitryon 38, Ondine de Giraudoux.